Comment se préparer à une course longue distance à vélo ?

Les conseils de Florian Moreau

Nous avons eu la chance d’échanger avec Florian Moreau, un passionné de cyclisme longue distance et ambassadeur de notre marque Velor. À travers ses expériences et ses défis, il nous a livré ses secrets pour se préparer au mieux aux épreuves d’ultra-distance. Une préparation qui prend tout son sens alors qu’il s’apprête à relever un défi hors normes : une aventure de 13 500 km en 44 jours au printemps 2025. Avec un objectif : zéro émission carbone !

La préparation physique : entre plaisir et discipline

Comment se prépare-t-on physiquement à une course longue distance comme la Race Across France, qui s’étend sur 2600 km ?

Florian Moreau nous partage son approche :

Je te dirai : fais-le au feeling. Il faut que cela reste un plaisir avant tout.

Ma recommandation, c’est de vraiment commencer un entraînement structuré à minima quatre à six      mois avant la course. L’idée est d’augmenter progressivement les distances : commencer par une sortie de 100 km, puis enchaîner avec une de 200 km, une de 300 km et enfin une de 500 km, par exemple. Cela permet de préparer son corps et son mental à l’effort prolongé.”

Mais attention, la phase finale de préparation est tout aussi essentielle : “Un mois avant la course, il faut réduire progressivement      les distances pour éviter la fatigue accumulée et arriver en forme le jour J.

La clé de la motivation : pourquoi se lancer ?

Avant même de parler d’entraînement, Florian insiste sur un point fondamental : la motivation.

L’essentiel, c’est de se poser la question : pourquoi est-ce que je fais cette course ? Qu’est-ce qui me motive réellement ?

Avant de se lancer dans un programme d’entraînement, il faut définir ses objectifs : est-ce que je veux simplement terminer l’épreuve ou viser un temps ? Est-ce l’aventure qui me passionne ou la performance pure ?”

Selon l’objectif, la préparation et la gestion de la course seront très différentes.

L’endurance et le sommeil : une gestion stratégique 

Pour ceux qui souhaitent participer en mode compétition, la gestion du sommeil devient un défi de taille.

Si vous voulez être performant, il faut se préparer à dormir dehors et surtout à dormir  peu. Pour vous donner un exemple : sur la Race Across France, je n’ai dormi que 11 heures en six jours de course.

Voici comment j’ai réparti mon sommeil : la première nuit, je n’ai pas dormi du tout ; la deuxième nuit, seulement 1h30 ; et pour les suivantes, au environ      trois heures par nuit.

Un rythme extrême qui demande une grande capacité d’adaptation, une stratégie bien rodée et une excellente gestion de l’effort.

A noter qu’une autre stratégie consiste à dormir un plus pour mieux récupérer, mais cela nécessite d’avoir la capacité de maintenir une vitesse moyenne importante.

Comment bien dormir en course longue distance ?

Dormir en course dépend fortement de la saison et des conditions climatiques. Florian nous explique son approche pour optimiser ses moments de repos :

Personnellement,je dors principalement dehors et très peu à l'hôtel. J’emmène toujours avec moi un très bon duvet en plume d’oie, bien chaud et surtout très compact. Et s’il fait froid, j’ai toujours une couverture de survie en plus, qu’on appelle un bivy. Il s’agit d’une couche fine à rajouter par-dessus le duvet pour plus d’isolation.”

Si l’on recherche plus de confort, il recommande d’emporter un matelas, mais pour ceux qui s’en passent, le choix de l’emplacement est crucial : 

Le sol peut être très froid ! Par exemple, évitez les sols en béton qui m’ont laissé un très mauvais souvenir tant ils sont glacés.

Florian partage aussi ses expériences de bivouac en course : 

J’ai passé quelques nuits agréables dans un abribus sur un banc, juste pour me reposer quelques heures. L’un de mes meilleurs souvenirs reste une nuit dans les montagnes de l’Atlas au Maroc, avec une vue imprenable sur un ciel étoilé.     .

Cependant, certaines nuits furent plus difficiles : 

Mon pire souvenir, c’est sans doute dans l’église de Saint-Michel, dans les Monts d’Arrée : il faisait tellement froid sur les pavés ! J’ai aussi essayé de dormir dans des WC publics sans duvet pas vraiment l’idéal pour récupérer.

Comment bien gérer son alimentation en course longue distance ?

L’alimentation est un aspect clé de la performance et de la récupération en ultra-distance. Florian partage son approche :

Pendant la préparation, il faut bien manger, mais encore une fois, je vous dirai : écoutez-vous ! Ma philosophie, en vélo comme à table, c’est de se faire plaisir. Surtout, n’hésitez pas à partir avec un peu de poids en réserve, car vous allez en perdre beaucoup sur ce genre de course.

Par exemple, sur la Transcontinental 2023/24, j’ai      dû perdre       6 kg.

Que faut-il absolument emporter avec soi ?

En plus des équipements de base comme le kit de réparation et les vêtements adaptés, Florian insiste sur quelques éléments essentiels :

D’abord, la crème solaire est indispensable, surtout dans les pays chauds. Ensuite, un duvet bien chaud est crucial pour bien récupérer pendant les pauses. Dans votre kit de réparation, je vous conseille d’ajouter un petit morceau de pneu pour pouvoir réparer      un pneu  On ne peut pas compter sur un mécanicien en route !

Concernant le confort, il recommande aussi : 

Prenez de la crème contre les frictions au niveau des cuisses, elle vous évitera bien des douleurs. Côté alimentation, prévoyez un maximum de barres de céréales en variant les goûts et les textures pour éviter la lassitude.”

Enfin, il souligne l’importance des prolongateurs de guidon : 

indispensables sur les longues distances, ils permettent de soulager les poignets, mais il faut bien les tester avant, pour éviter les douleurs aux cervicales. Ne soyez pas trop bas en position aéro, sinon les douleurs viendront vite.

Son dernier conseil : 

Il y a mille astuces à partager, mais la règle d’or reste la même : se faire plaisir ! Sans plaisir, difficile de rouler plusieurs milliers de kilomètres.

Avant même la préparation, posez-vous cette question essentielle : pourquoi vous faites ça ?

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Je peux faire la même chose que pour 2024 si tu le souhaites ?

ne pas trop l'inciter non plus